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Humberto Solás, cinéaste de l’esprit cubain

Humberto Solás, cinéaste de l’esprit cubain

La mort subite de Solás, à l’âge de 66 ans, victime d’un cancer fulminant, fait à Cuba un vide symbolique mais réel car, depuis six ans, Solás était le principal promoteur du Festival del Cine Pobre de Gibara, une manifestation culturelle alternative qui, dès le début, a accordé la priorité aux plus jeunes et aux nouvelles technologies, ainsi qu’aux sujets controversés et engagés.

Humberto Solás est né le 4 décembre 1941 à La Havane. Diplômé d’histoire, il fait ses premiers pas dans le monde du travail en 1960 dans une institution qui venait de voir le jour, à savoir l’Institut cubain de l’art et de l’industrie cinématographiques où il réalise des documentaires didactiques et des courts métrages, dont Minerva traduce el mar (1962) et El retrato (1963). En 1966, s’inspirant du réalisme italien, il a dirigé le court métrage de fiction Manuela, qui a obtenu un beau succès sur le plan international et qui a fait de lui une promesse du cinéma cubain.

À l’âge de 26 ans, il réalise Lucía, son chef-d’œuvre, une fresque dépeignant le rôle de la femme dans l’histoire de Cuba à trois moments historiques : les guerres d’indépendance contre l’Espagne, la lutte contre la dictature de Machado et les premières années de la Révolution. La dernière histoire de Lucía, filmée dans la localité de Gibara, était un portrait paradoxal d’une femme humiliée par son mari, qui mettait à nu la mentalité que voulait extirper la nouvelle société. Lucía,  qui a marqué un jalon dans la manière de faire du cinéma dans l’île, a été classé par la critique parmi les dix films les plus marquants du cinéma ibéro-américain.

Le thème féminin a été une constante dans son œuvre, ce qui se matérialise dans sa version de Cecilia Valdés, le roman cubain le plus important du XIXe siècle. La production de Cecilia, le projet le plus ambitieux et polémique réalisé par l’ICAIC, a soulevé un débat qui a introduit une nouvelle tournure en matière de production à Cuba. Sa filmographie comprend notamment : Amada (1983), Un hombre de éxito (1985) et El siglo de las luces (1991).

Dans ses derniers longs métrages Miel para Ochún (2001) et Barrio Cuba (2005), tous tournés moyennant une technologie numérique, Solás a repris l’esthétique simple et abordé des sujets inspirés de la dure vie quotidienne dans son pays. Il y a six ans, il a fondé le Festival del Cine Pobre de Gibara, dans le but de rétablir la production cinématographique dans l’île, gravement touchée par la crise des années 1990. Les organisateurs du festival ont déclaré : « Humberto, prêchant par l’exemple, a livré une bataille rangée pour la relance du cinéma d’auteur ».

Lors d’une interview, on a demandé à Humberto comment voulait-il être rappelé, à quoi il a répondu : « Mon amour pour Cuba, pour sa culture, pour sa physionomie, pour la curiosité des Cubains par rapport à l’histoire, pour cette volonté insatiable de ne rester jamais à la traîne, d’être toujours sur la scène des événements, jamais éloigné de celle-ci. »

Décembre 2014 CET ARTICLE FAIT PARTIE DU NUMÉRO DE Aout 2014 DE WHAT’S ON LA HAVANE LE MEILLEUR GUIDE CULTUREL MENSUEL DE VOYAGE À LA HAVANE Téléchargez notre dernier numéro de What’s On La Havane, le guide de voyages, de culture et de loisirs le plus complet sur tout ce qui se passe à La Havane, la mystérieuse et grouillante capitale de Cuba. Nous incluons des articles provenant de tous les coins de Cuba écrits par les meilleurs auteurs internationaux de voyage et de culture spécialisés sur Cuba. Notre revue digitale mensuelle en ligne peut aussi être consultée en anglais et en espagnol.


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